« À la vue des foules il en eut pitié, car ces gens étaient las et prostrés comme des brebis
qui n’ont pas de berger. Alors il dit à ses disciples : ‶La moisson est abondante, mais les ouvriers
peu nombreuxʺ » (Mt 9, 36-37). Une brève analyse de cette péricope nous renseigne que le contraste
saisissant entre la profusion de la moisson et la rareté des ouvriers, mis en évidence par le Christ,
découle du constat amer de la misère profonde des foules qui suscita la miséricorde féconde du
Christ. Autrement dit, la Moisson qui est Mission, résulte de la Miséricorde du Christ face à la
Misère des hommes, femmes et enfants, las de la vie et prostrés par ses tragédies. La Mission dont
il est question, c’est l’impératif évangélique, l’injonction christique que constitue l’évangélisation :
« Allez dans le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15). Mais si la
propagation tous azimuts de l’Évangile concerne, certes, tout le Peuple de Dieu, il n’en reste pas
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moins que c’est aux Pasteurs qu’elle incombe au premier chef. Les pasteurs doivent donc être aux
avant-postes de l’évangélisation, sur son avant-scène, en tant qu’ils sont des « lieu-tenants » et
représentants du Christ Tête et Chef au milieu des brebis assoiffées de Justice, de Joie et de Paix,
assoiffées de Dieu.
Cette charge pastorale revêt une signification singulière pour nous, puisque le Bon Pasteur
est le Titulaire de notre diocèse. Une jeune Église particulière engagée dans plusieurs chantiers
légitimes, sous la noble bannière de l’Église vieille-catholique, qui tous concourent à apporter notre
pierre à l’édifice de l’évangélisation. Pour ce faire, notre Église, comme toute organisation digne
de ce nom, toute société qui se respecte, exige des ouvriers qualifiés, capables de satisfaire
efficacement, diligemment et évangéliquement à ses besoins. D’où le thème retenu cette année
comme feuille de route et fil conducteur de notre année pastorale 2024-2025 : « QUELS
OUVRIERS POUR L’ÉGLISE EN CHANTIER/CHEMIN ? »
